Le confinement, hier et aujourd'hui, par Michel Ange

J’ai bien supporté le début de la grève, mais le confinement est difficile. Rester à ne rien faire. J’ai bien reçu le paquet d’enveloppes, il me reste la bande dessinée et le journal. J’ai du mal à trouver de quoi m’occuper. Avant j’allais chez le coiffeur tous les vendredis pour me faire raser la barbe. J’ai mal à mon bras droit et donc j’ai du mal à me raser. Je le fais moi-même mais c’est plus compliqué.

Christophe m’a téléphoné et m’a donné le numéro d’une radio qu’ils font tous les jours. J’ai écouté, je viens de terminer. C’était pas mal, il y a des gens qui s’expriment, Christophe parle un peu. On risque quand même la mort dehors, j’arrive à y voir le sens du confinement mais c’est pas facile à vivre.

Pendant la grève, c’était très violent au début, il fallait faire très attention à ne pas prendre les transports. La grève m’intéressait, il y avait un point de chute. On savait ce qui allait se passer, ça a quand même duré deux mois.

Il y a un but avec le 11 mai mais ça me manque, de ne pas voir de gens, de pas avoir de contacts, ne pas avoir la réalité sous les yeux. Avant quand je prenais le bus, j’avais un but. Avec ma famille j’ai peu de contacts à part le téléphone. De ne plus avoir d’activités, c’est un peu comme un retour en arrière. J’ai téléphoné à la famille, ils n’ont pas le coronavirus.

Je lis le journal de télé 7 jours. Je regarde la politique le matin, les infos, et le soir je regarde un film, ça dépend ce qu’il y a. La nuit aussi si j’ai pas envie de dormir, je regarde les émissions la nuit.

Le film de Coluche, Tchao Pantin, c’est un homme s’occupe d’un jeune homme immigré. C’est le monde de Berri. Un très beau film. Il y a aussi l’émission sur le livre le mercredi soir. Avant, c’était Bernard Pivot qui avait une émission littéraire sur la 5. Mais vous devez pas connaître vous êtes trop jeune.

Comme j’ai travaillé dans une bibliothèque il y a très longtemps, j’avais 20 ans, à Villetaneuse pendant un an et demi, j’ai toujours beaucoup aimé les livres. La mairie a fait un livre sur la ville de Pierrefitte. Comment on en était arrivé là. C’est un bon livre pour découvrir la ville. Quand j’avais 20 ans encore, j’ai fait une exposition de César, à la mairie de Villetaneuse. J’ai été le gardien de son œuvre la nuit pendant 15 jours. C’était des gravures, des objets, il fait de la compression d’automobiles. C’était très bien.

J’espère qu’ils vont trouver le vaccin du virus. Ça a l’air de se stabiliser un peu, de ce qu’ils disent à la télévision. Comme quoi le confinement ça aura peut-être servi.